Maçons, coiffeurs, boulangers, fleuristes, mécaniciens… Les 2,3 millions de salariés de l’artisanat sont dispersés dans près de 400 000 entreprises dont 87 % emploient entre 1 et 10 salariés (70 % n’en emploient que 1 à 5) et se trouvent par conséquent privés de représentation collective face à leur employeur. Proches de tous de par les métiers qu’ils exercent, ils ont au contraire, en tant que salariés, du mal à rompre leur isolement pour ne serait-ce que s’informer de leurs droits.
En organisant le 11 décembre dernier un colloque « FO artisan de vos droits », auquel ont participé 150 militants et invités, la Confédération a lancé une grande campagne destinée à lever cette difficulté, et ce, « sans attendre d’être à la veille des élections professionnelles, qui auront lieu en 2016 dans l’ensemble des TPE », souligne Stéphane Lardy, Secrétaire confédéral chargé du secteur formation professionnelle, emploi et assurance chômage. Outre la syndicalisation, le droit à la formation des salariés de l’artisanat a en effet été au cœur des interventions et des débats de cette journée, à laquelle ont participé Bruno Lucas, directeur général d’Opcalim, organisme paritaire collecteur des fonds de formation des industries alimentaires, Philippe Dole, inspecteur général des Affaires sociales, et Michelle Duval, représentante de l’organisation patronale CNAM.
Clip, kit, stand… La boîte à idées est ouverte
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La réforme de la formation professionnelle a créé un droit au « conseil en évolution professionnelle » à l’extérieur de l’entreprise (à Pôle emploi, dans les missions locales de l’emploi, avec le Fongecif, l’Apec, l’Agefiph…), en toute indépendance et confidentialité vis-à-vis de l’employeur.
L’accord interprofessionnel sur la formation professionnelle prévoit que 20 % de la contribution totale des entreprises sont forcément utilisés par les entreprises de moins de dix salariés.
Deux unions départementales (Nord et Charente) et deux fédérations (Métallurgie et FGTA) ont conduit la réflexion sur les « voies et moyens de la syndicalisation des salariés de l’artisanat ». « Il faut encore améliorer notre visibilité dans le secteur », a souligné le Secrétaire général, Jean-Claude Mailly. La journée a ainsi été l’occasion de diffuser en avant-première le clip FO artisan de vos droits, dans lequel on voit plusieurs salariés artisans sortir de leur boutique, atelier ou chantier pour se rejoindre dans la rue et former le sigle FO. La Confédération a également présenté le kit qu’elle met à la disposition des unions départementales pour leur permettre d’installer un stand en deux temps trois mouvements et de pouvoir ainsi facilement se faire connaître dans les salons, congrès ou autres événements en lien avec l’artisanat.
« Cette campagne est une fusée à plusieurs étages, explique Stéphane Lardy. La prochaine étape sera la tenue d’un stand animé par des salariés de l’artisanat lors du congrès confédéral de Tours en février prochain. Ensuite, nous nous saisirons de la campagne pour les élections professionnelles dans les TPE-PME en 2016. »
Article publié dans FO Hebdo n°3142 du 14 au 20 janvier 2015