rès être passée sans enthousiasme par des grandes enseignes du secteur, elle a intégré en 2010 un petit commerce indépendant de l’Est parisien où elle est l’unique salariée.
Quels sont vos rapports avec vos employeurs ?
Christelle : Depuis juin 2010, J’apprends beaucoup au contact de ce couple d’artisans fleuristes. Étant également horticulteurs, ils m’offrent notamment une connaissance sans pareille de la flore. Je suis leur seule employée en dehors des apprentis et des stagiaires, qui viennent chaque année découvrir les ficelles du métier. En règle générale, mes relations avec eux sont plutôt bonnes, même si je pense parfois que je devrais m’imposer plus dans certaines situations.
À quoi faites-vous allusion ?
Christelle : Par exemple, ça a été toute une histoire pour placer un siège dans la boutique afin de m’éviter de rester debout toute la journée. C’est le copain tapissier du coin qui a fini par me donner un tabouret ! Je n’ai pas non plus de lieu dédié pour mes pauses repas. Je dois me satisfaire d’un réduit à l’arrière du magasin, où s’empilent les produits d’entretien des plantes. Mon problème majeur reste le froid en hiver. Là aussi, j’ai dû « batailler » pour obtenir l’installation d’un petit radiateur.
In fine, connaissez-vous bien vos droits et sont-ils respectés ?
Christelle : Il m’est arrivé de feuilleter la convention collective. J’en ai retenu qu’elle encadrait bien les qualifications, les salaires et la durée de travail, mais qu’elle péchait par l’absence d’une mutuelle santé ou de titres-restaurants. Quant à mes droits, ils sont respectés. L’an dernier, j’ai suivi une formation d’étalagiste et de packaging. Sinon, je fais en sorte que mes jours de récup’ et mes heures sup’ soient entièrement compensés, sur la foi d’un carnet, où je note toutes mes heures. Enfin, j’ai pu négocier une augmentation au bout de la première année.
Avez-vous entendu parler des élections syndicales dans les TPE ?
Christelle : Non, et c’est sans doute parce que, en général, je ne me suis jamais intéressée à aucune élection. C’est probablement un tort. Pour moi, les syndicats sont surtout utiles dans les grandes entreprises. Mais si ces élections devaient apporter quelque chose, ce serait de donner (enfin) plus de poids aux salariés des petits commerces.