Tu sièges, au titre de FO, à la commission mixte paritaire de branche. De quoi s’agit-il et à quoi sert-elle ?
Patrick Albert : La commission mixte paritaire est le cadre de négociation de tous les accords sur les conditions de travail des gardiens et employés d’immeubles. Cela concerne les salaires, le temps de travail, les classifications, les frais de santé, la prévoyance… Ces réunions se tiennent environ tous les deux mois, ou plus si nécessaire. Y sont représentés le ministère du Travail, les organisations patronales et syndicales. Bien entendu, les représentants FO ne manquent aucune de ces réunions.
Que prévoit le régime de santé et de prévoyance mis en place dans la branche ? Tous les gardiens et employés d’immeubles des copropriétaires y ont-ils droit ?
Patrick Albert : Le régime de frais de santé a été négocié en 2013. Il est généralisé à l’ensemble des gardiens et employés d’immeubles, que ces salariés soient dans une copropriété ou au sein d’une société, et est obligatoire depuis le 6 juin 2015. Plusieurs ajustements ont déjà été opérés pour prendre en compte les particularités du secteur, à savoir qu’il y a beaucoup de temps partiel ou de multi-employeurs. À compter du 1er janvier 2017 les cotisations seront assises forfaitairement par rapport au plafond de la Sécurité sociale. Par ailleurs, en 2017, pour les employeurs ayant choisi l’organisme recommandé par la branche, à savoir Humanis, il sera mis en place un système d’écoute. Grâce à un numéro de téléphone dédié, les salariés pourront connaître les démarches à faire en cas de départ à la retraite, poser des questions sur le surendettement, sur la recherche de logement…
Quels sont, pour FO, les chantiers prioritaires auxquels la branche devrait s’attaquer ?
Patrick Albert : Bien entendu, la question des salaires reste une de nos priorités. En effet, les salaires minima prévus par la convention collective sont souvent les salaires réels des gardiens et employés d’immeubles. La dernière augmentation applicable date d’avril 2015. Nous avons demandé, en dehors de la revalorisation du salaire applicable en 2017, une prime de rattrapage de 90 euros pour la catégorie A et 120 euros pour la catégorie B.
Un des chantiers qui nous semblent prioritaires est la question de la pénibilité du travail, tant sur les postures que sur les manutentions de charges. Nous pensons que la pénibilité ne doit pas simplement s’appliquer aux entreprises de plus de 50 salariés, comme le prévoit la loi.
De plus, les métiers évoluent. Il faudra qu’une réflexion soit menée sur les tâches prévues pour valoriser les unités de valeur (UV), sans que le métier de gardien ou d’employé d’immeuble en soit dénaturé.
Propos recueillis par David Rousset
Zoom : Pour de nouvelles unités de valeur
Parce qu’elle permet de fixer le coefficient, la grille des unités de valeur est fondamentale pour tous les gardiens et employés d’immeubles, mais elle mérite d’être mise à jour. Par exemple, intégrer le critère de la superficie – ne serait-ce que pour le nettoyage – ou reconnaître les nouvelles tâches permettrait de mieux prendre en compte la réalité du métier.