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Le moral des petits patrons remonte légèrement

51% des patrons de TPE se disent ainsi optimistes pour la situation de leur entreprise. 89380702/BillionPhotos.com - Fotolia

INFO LE FIGARO- Selon le 59ème baromètre Fiducial, plus de la moitié des dirigeants de TPE se disent confiants optimistes pour leur entreprise mais 71% pessimistes sur la situation de la France. Quant à la côte de Manuel Valls, elle ne décolle pas.

Mercredi, les patrons feront leur rentrée, une semaine avant les écoliers. Ils se sont en effet donné rendez-vous à l'université d'été du Medef, sur le campus de HEC, à Jouy-en-Josas, dans le sud de la région parisienne, comme chaque fin du mois d'août. Une 17ème université d'été, dédiée à la «Formidable jeunesse», plus internationale, ouverte, féminine, africaine et «bobo» que les précédentes. Avec l'objectif d'être «disruptif» cette année, dixit les organisateurs.

Au menu des réjouissances pendant deux jours? La reine Rania de Jordanie en ouverture, le chanteur devenu homme politique Youssou N'Dour en plénière exceptionnelle le premier soir, les 9 médaillés français aux Olympiades des métiers (Worldskills) de Sao Paulo, la première dame de Côte d'Ivoire Dominique Ouattara pour lancer la dernière après-midi de débat, beaucoup de jeunes dans chaque table-ronde, quatre ministres dont Laurent Fabius qui clôturera jeudi soir l'événement…

La tension devrait être moins palpable que les années précédentes sur le campus de la prestigieuse école de commerce. L'économie va un peu mieux (si on met de côté la croissance nulle enregistrée au deuxième trimestre) et les relations se sont surtout normalisées avec le gouvernement. «Nos échanges sont devenus plus professionnels», confirme Geoffroy Roux de Bézieux, le vice-président délégué du Medef. D'ailleurs, le moral des entrepreneurs remonte un peu, comme le montrent les résultats du 59ème baromètre des TPE réalisé en juillet pour le groupe Fiducial auprès de 1004 petits patrons, que Le Figaro publie, ce lundi, en exclusivité.

Recrutements en CDD

«Pour la première fois en 3 ans, on assiste à une amélioration sensible de la perception de leur situation par les dirigeants de TPE, certes encore fragile, mais révélant une dynamique positive», note l'Ifop, qui a réalisé l'étude. 51% des patrons de TPE se disent ainsi optimistes pour la situation de leur entreprise, soit 5 points de plus qu'il y a trois mois et un niveau qui n'avait pas été atteint depuis avril 2012.

L'indicateur de la situation financière suit la même tendance, gagnant 8 points depuis avril, pour atteindre un niveau lui aussi inédit depuis 3 ans. L'emploi repasse même dans le vert, une première depuis le deuxième trimestre 2013, et ce, même si la situation générale reste encore très tendue avec seulement 29% des chefs d'entreprise se déclarant optimistes pour la situation en France, comme au trimestre précédent. 11% des petits patrons prévoient tout de même de recruter dans les trois prochains mois, très majoritairement en CDD (en raison, déclarent-ils, essentiellement de la prévision d'un surcroit temporaire d'activité), soit 3 points de plus qu'il y a trois mois.

Quant à la côte du gouvernement Valls, elle reste très basse, le premier ministre recueillant la confiance de 23% seulement des patrons de TPE, un niveau «insuffisant pour insuffler de véritables perspectives de croissance à long terme», explique l'Ifop. D'ailleurs, encore 32% des petits patrons se déclarent en difficulté financière, malgré un accès au crédit globalement plus facile, soit une augmentation de 4 points depuis le début de l'année.

Craintes sur le pacte de responsabilité

Il y a un sujet qui préoccupe les patrons: c'est celui du devenir du pacte de responsabilité, dont on devrait beaucoup parler sur scène et dans les travées de l'université d'été. Même si l'exécutif, François Hollande en tête, ne cesse de répéter que le cap des 41 milliards d'euros d'allègements de prélèvement sur les entreprises promis en 4 ans sera tenu et que les 19 milliards de baisse restant à accorder sur 2016 et 2017 seront bel et bien votés, le doute subsiste.

Et ce notamment parce que de nombreuses voix se sont élevées depuis plusieurs mois, au sein de la majorité, pour en réaffecter une partie en faveur des ménages et des collectivités locales. Le bureau national du PS a même voté fin juillet un rapport allant en ce sens. «Le risque existe encore que François Hollande change son fusil d'épaule à l'automne, sous la pression de sa majorité au Parlement, notamment si le chômage ne baisse pas ou si la croissance patine», assure un dirigeant du Medef.

D'autres sujets, comme la fin de la négociation des retraites complémentaires ou encore la reprise des réformes, notamment sur le marché du travail, et la mise en œuvre, repoussée au 1er juillet 2016 de la majeure partie des dispositions en matière de pénibilité au travail, tracassent encore le patronat. Autant de thèmes, et d'autres, dont les 5000 participants à l'université du Medef à partir de mercredi discuteront aussi…

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