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Comment FO veut séduire les salariés des très petites entreprises

Jean-Claude Mailly, secrétaire général FO Jean-Christophe MARMARA/Le Figaro

FO va distribuer 1,5 million de flyers et passer des spots radio pour convaincre les salariés de TPE de voter pour elle en fin d'année. Son secrétaire général estime qu'il est difficile de mesurer l'impact de la mobilisation contre la loi Travail sur cette élection.

Les élections professionnelles dans les TPE (entreprises de moins de 11 salariés) approchent à grand pas. Du 28 novembre au 12 décembre, les 4,5 millions de salariés travaillant dans les très petites entreprises seront appelés à voter pour le syndicat de leur choix. Ce vote ne sera pas sans impact. Certes, il n'existe pas de délégués du personnel (DP) et de comité d'entreprise (CE) dans ces petites sociétés. Mais les voix qu'auront recueillies les différentes centrales dans les TPE viendront s'ajouter à celles récupérées, entre 2013 et 2017, lors des élections des DP et des CE dans les entreprises plus grandes. En mars 2017 sera alors établi, grâce à ce pointage général, le poids respectif des différentes organisations syndicales françaises.

Enjeu fort pour la CGT et la CFDT, moins pour FO

En 2012, lors du précédent scrutin, la CGT avait réussi à maintenir sa première place dans le privé grâce à son bon score dans les TPE. La centrale de Philippe Martinez espère faire de même cette année. La bataille s'annonce rude avec la CFDT, qui compte rattraper son retard dans les TPE pour devenir en 2017 le premier syndicat dans les entreprises. Ce qui constituerait une révolution dans le paysage syndical français, marqué depuis plus d'un siècle par la domination de la CGT.

Troisième acteur de la vie syndicale, FO se tient à l'écart de cette compétition. «Nous espérons progresser aux élections TPE mais nous ne nous sommes pas donnés d'objectif chiffré», a déclaré lundi en conférence de presse son secrétaire général, Jean-Claude Mailly. Qui estime que FO restera troisième. L'organisation va tout de même distribuer 1,5 million de flyers. S'y ajouteront des encarts dans la presse locale ou des spots radio, toujours sur les stations locales. FO compte aussi sur l'impact de son site de renseignements dédié aux questions des salariés des TPE, info-tpe.fr. «Il est difficile de savoir quel sera l'effet de la mobilisation contre la loi Travail dans ces élections TPE. Mais sur le terrain, je reçois un bon accueil», note Jean-Claude Mailly.

Forte abstention en 2012

Le plus difficile sera de convaincre les salariés de voter. En 2012, lors du précédent scrutin TPE, la participation n'avait été que de 10,4%! Il est vrai que l'intérêt n'est pas direct pour les participants, puisque, contrairement aux salariés des entreprises plus grandes, ils n'élisent pas des personnes - DP ou CE - qui seront actives dans leur entreprise. Les élus des TPE siégeront dans des commissions paritaires régionales, au rôle seulement consultatif. Et il est peu probable que l'enjeu plus global et politique - la représentativité syndicale - passionne les foules.

De même, les syndicats peuvent avoir des difficultés à afficher des visages sur leurs tracts électoraux. Dans ceux de FO, il en manque parfois. Une raison à cela: si certaines personnes ne sont pas élues dans les commissions paritaires régionales, leur liste n'ayant pas recueilli assez de voix, elles ne sont protégées de tout licenciement que six mois après l'élection. Les membres des commissions seront eux protégés tout au long de leur mandat, comme les DP et CE.

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3 commentaires
  • Pensez y!

    le

    Ce serait la mort definitive des entreprises Françaises. Introduire les syndicats dans les PME a déjà été une erreur monumentale en soi, en plus on y a introduit un quota qui fait que les chefs d'entreprises qui ne veulent pas etre emm.....s n'embauchent pas au dessus de ce quota, et maintenant on veut appliquer ça aux TPE. Comme les 35 heures, cela va contrinuer encore au recul de l'embauche. Et ça, on n'en a vraiment pas besoin. Commençons par le commencement et faisons en sorte que les syndicats ne soient plus financés que par leurs adhérents. On aura plus de paix sociales et ils se prendront moins pour les rois.

  • la flèche

    le

    Les destructeurs de l'économie Française depuis 30 ans et plus...en remettent une couche ! A quand une révolte des salariés vis a vis de cette secte nauséabonde ?

  • toutfoulcant

    le

    Ceux qui bossent dans les petites entreprises ne sont pas d'accord avec les actions de FO et CGT, on ne vit pas dans le même monde de ceux qui ont pris leur carte du partis...

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