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FO passe au peigne fin les revendications de la coiffure

La coiffure, un secteur atypique dans le monde des TPE. S’il reste dominé par l’activité des petits salons indépendants, il a pas mal évolué après l’apparition de grandes enseignes dans les années 1990. Cette évolution n’est pas sans conséquences sur la manière d’aborder les problèmes des salariés. Pour FO, syndicat historiquement très actif dans la branche, la difficulté est d’appréhender les contradictions des représentants patronaux dans les négociations de branche. « Lors des négociations, nous sommes en face de deux fédérations d’employeurs dont les intérêts ne convergent pas toujours », résume Janine Lecot-Lothoré, chargée du secteur à la FGTA FO. D’un côté, il y a le Conseil national des entreprises de coiffure (CNEC), qui représente les desiderata des grandes enseignes, et de l’autre, la Fédération nationale de la coiffure (FNC), qui incarne les intérêts des indépendants. « Il nous arrive d’obtenir un accord avec une organisation et pas l’autre. Du coup, sur certains thèmes, nous n’avançons pas aussi vite que nous le souhaiterions », souligne-t-elle.

Pour avoir longtemps exercé chez un indépendant, Janine Lecot-Lothoré connaît bien les attentes de ces salariés. « Je me préoccupe d’abord de leur sort quand je négocie avec le patronat », tient-elle d’ailleurs à préciser. Bon an, mal an, les syndicats arrivent à arracher malgré tout des concessions en matière de conditions de travail et de rémunérations. « En 2012, notre priorité sera de faire aboutir les négociations sur la grille des salaires entamées en 2011, bien au-delà du souci permanent d’éradiquer les minima de branche en dessous du salaire minimum après chaque revalorisation légale du SMIC. » Car la grille actuelle est telle que les quatre premiers coefficients (assistant, coiffeur débutant, coiffeur, coiffeur confirmé) démarrent au salaire minimum (1 398,37 euros brut). Pour éviter l’écueil, FO plaide pour une grille de classification avec différents niveaux de qualifications intégrant plusieurs coefficients de rémunérations, afin de garantir un meilleur déroulement de carrière.

L’amélioration du pouvoir d’achat passe également par la revalorisation des primes d’ancienneté et l’instauration d’un treizième mois pour tous. Selon Janine Lecot-Lothoré, « les employeurs peuvent d’autant moins repousser la mise en place de ce treizième mois que les pourboires dans les salons ne représentent plus grand-chose en raison de la crise (stagnation du pouvoir d’achat), mais aussi du changement des comportements de la clientèle. »

En attendant, le syndicat vient d’obtenir des employeurs qu’ils prennent en charge, à l’avenir, les frais liés à l’achat du matériel professionnel (sèche-cheveux, tondeuse, ciseaux...). Il faut le savoir, les salariés doivent aujourd’hui amputer une partie de leur salaire pour renouveler leur outil de travail. Datant du 21 mars dernier, la mesure prendra effet dans les prochaines semaines. Une vieille revendication que FO se félicite d’avoir fait aboutir.

Sur la protection sociale, FO met la pression sur les organisations patronales afin qu’elles acceptent que les salaires des personnes en maladie professionnelle soient maintenus durant un an, via la caisse de prévoyance. Sur la mutuelle, il s’agit d’aller vers une meilleure couverture des frais dentaires et d’optique. Enfin sur les conditions de travail, « la course au chiffre impose des rythmes tels que bon nombre de salariés déjeunent le plus souvent debout, dans un réduit dédié aux stocks de produits parfois dangereux », s’indigne Janine Lecot-Lothoré, qui revendique le respect en toutes circonstances de la pause déjeuner dans un lieu approprié (aménagement d’une vraie salle de repos) et l’instauration de titres-restaurants.

Actus