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Géraldine, Pharmacienne : « On n’a pas d’augmentation hors ancienneté »

Âgée de 33 ans, Géraldine est pharmacienne adjointe depuis huit ans dans un quartier populaire du XXe arrondissement de Paris.

Pourquoi avoir choisi la profession de pharmacienne ?

Géraldine : Aussi curieux que cela puisse paraître, j’en ai toujours rêvé ! Dès l’âge de six ans je savais que je ne voulais pas faire autre chose tant j’étais passionnée par la biologie et, bien plus tard, par la chimie au cours de mes études supérieures. On a tendance à l’oublier, mais la maîtrise sur le bout des doigts des principes actifs de telle ou telle molécule constitue le c ?ur du métier. En matière de prévention, elle est pourtant primordiale lorsque l’on exécute chaque jour des prescriptions médicales.

Quelles sont vos relations avec les clients au quotidien ?

Géraldine : On est situés dans un quartier populaire de Paris, où l’on est confrontés aux difficultés économiques et sociales de la population. Avec la multiplication des déremboursements et des franchises médicales, le reste à charge pour certains malades est si lourd qu’ils renoncent parfois à prendre un traitement. Les plus vulnérables sont ceux qui n’ont pas de mutuelle tout en n’étant pas éligibles à la CMU ou à l’aide médicale d’État. On croise souvent des gens auxquels la Sécu refuse une aide du fait de revenus dépassant de quelques euros le plafond légal.

Qu’en est-il de vos conditions de travail ?

Géraldine : Contrairement à d’autres officines où les salariés ont des primes de rendement –quitte à ravaler la déontologie élémentaire de la profession–, nous n’avons pas à subir la pression du chiffre. Pour le reste, nous sommes prisonniers des grilles de rémunérations conventionnelles. On n’a pas d’augmentations hors l’ancienneté. Vous me dites qu’elles sont négociées régulièrement par les syndicats au niveau de la branche. Sauf que la plupart d’entre nous l’ignorent.

Que pensez-vous, justement, des futures élections syndicales dédiées aux très petites entreprises, comme la vôtre ?

Géraldine : Elles peuvent sans doute être une bonne chose pour des tas de raisons. Militant syndical à la SNCF, mon père m’a toujours dit que les syndicats jouaient un rôle décisif dans la vie des salariés. Ce dont je n’étais pas forcément convaincue. C’est pourquoi je vais probablement m’intéresser de près à ce scrutin inédit.

Actus